Depuis les années 1970, les réformes de la santé se succèdent de façon ininterrompue et modifient sans fin les pratiques et les organisations professionnelles.
Le vent dominant est le changement-réforme. Le Législateur remanie sans cesse la réglementation pour adapter les hôpitaux à l’évolution des maladies et de la société. Les personnels appliquent alors des directives conçues par d’autres qu’eux, même si elles sont rehaussées de démarches participatives. A cette tendance prépondérante, s’oppose le changement initié par les professionnels eux-mêmes, localement, ou changement-invention-collective. L’expérience montre que celui-ci est porté par une minorité traversant tous les établissements, métiers et positions institutionnelles. Ses membres se hissent au-delà de leurs conditions particulières et s’emploient à faire advenir ce qui est essentiel dans la santé de tous les hommes. Pour ce faire, ils doivent combattre la face arbitraire de l’autorité : les coups de force, la délinquance, le despotisme et l’intimidation sociale. Ils sont les insubordonnés de l’Universel.